PROMEMORIA (2024)

Promemoria – Reminder
Œuvres et écrits d’Ema (2020 – 2024)
Les années 2020 à 2024 ont vu une escalade constante des menaces mondiales et une augmentation de la peur et de l’angoisse chez tous les humains, aggravant leur santé mentale déjà précaire : l’expérience de la pandémie de coronavirus, avec les changements durables qu’elle a apportés aux sociétés humaines, suivie d’un cycle effrayant de guerres meurtrières en expansion en violation du droit international, et, dernier point mais non le moindre, la menace d’utilisation d’armes nucléaires.
Soudain, nous sommes tombés dans une guerre froide néo-orwellienne : le bien contre le mal, on ne parle pas avec l’ennemi – pas de place pour la diplomatie ou la coopération internationale. Pauvreté et inégalités, la planète est détruite. L’espèce humaine est confrontée, plus que jamais, au risque de s’auto-éteindre.
La fin de l’histoire. La fin de l’art.
Dans un monde post-nucléaire, Chauvet, les pyramides, Palmyre, Phidias et Pompéi, le Machu-Picchu, la chapelle Sixtine ou le Taj Mahal, Mona Lisa, Artemisia Gentileschi, Le Caravage, Monet, Duchamps, Picasso, Kahlo, Pollock, Warhol, Basquiat, Banksy, Hirst et Botero, et toute la musique, toute la littérature, la poésie et le cinéma, ne seront plus qu’un tas de décombres post-atomiques sans valeur, des épaves incendiées de civilisations mortes, ensevelies sous les retombées nucléaires et oubliées à jamais dans cette portion reculée et insignifiante de l’univers.
A l’heure de l’intelligence artificielle, les peintures d’EMA reflètent ce qui reste du simple bon sens de chacun.
Les autres espèces de mammifères, d’oiseaux, d’invertébrés vivent en moyenne entre un et dix millions d’années ; nous, l’homo sapiens, n’existons que depuis 200 000 à 300 000 ans. S’éteindre plus vite que les invertébrés n’est pas une démonstration glorieuse d’intelligence.
EMA tente de comprendre pourquoi cette pandémie de folie a infecté l’espèce humaine, en utilisant ses couleurs néon contrastées et vives, pour développer des mondes alternatifs, peuplés soit d’animaux heureux et d’enfants joyeux vivant en paix, soit de métaphysiques, de bêtes radioactives sans âme et de tas d’ossements humains irradiés, immobiles devant la ferme d’animaux d’Hiroshima, un énorme champignon de feu et de cendres cachant le soleil pour un long et froid hiver.
Peut-être devrions-nous réfléchir davantage au monde que nous voulons pour nos enfants. En nous rappelant que
il y a des choses à ne jamais faire,
ni de jour ni de nuit,
ni par mer ni par terre
Par exemple, la guerre
(Gianni Rodari)